Le déni de grossesse

Le déni de grossesse est lorsqu’une femme est enceinte depuis plusieurs mois déjà, sans pour autant être consciente de l’être.  Il  est parfois la résultante d’une grossesse dissimulée, cachée ou refusée !  

 

Les catégories de déni de grossesse

Il en existe 02 types, parmi lesquels :

  • le déni de grossesse total

Ici, la grossesse n’est découverte qu’au moment de l’accouchement. La femme  dans ce cas ne se rend pas à l’hôpital pour accoucher, mais  pour une consultation à causes de fortes douleurs abdominales.

  • Le déni de grossesse partiel 

La femme découvre sa grossesse dès le 3e mois de grossesse suite à l’installation de certains faits. On peut citer la perception des mouvements du fœtus par la mère ou le médecin, lors d’une échographie pour douleurs abdominales.

A quoi un déni de grossesse pourrait être du ?

Un déni de grossesse est bien évidemment un trouble psychiatrique qui n’est que la résultante d’un traumatisme personnel, intime vécu. Comme causes du déni de grossesse, l’on compte :

  •   la pauvreté de la communication des émotions
  •   le rapport à la sexualité
  •  des éventuels traumatismes passés ou actuels
  •  l’ambivalence du désir d’enfant
  •   des conflits intrapsychiques non résolus
  •   le rapport au corps
  •    les problématiques transgénérationnelles
  • un trouble de l’adaptation.

Les probables manifestations d’un déni de grossesse

En cas de déni de grossesse, il y a bel et bien une grossesse physique, ceci malgré le fait que le corps cache la grossesse de la future mère.

Il se produit effectivement des changements physiques, des changements corporels, mais la femme en plein déni, ne les perçoit pas comme des signes et symptômes de grossesse.

Dans un déni de grossesse, l’utérus se développe verticalement. Le fœtus se trouve alors sous les côtes de la mère. Le ventre de grossesse quant à lui est légèrement bombé. 

Certains paramètres viennent amplifier ce déni de grossesse chez la femme. Nous avons :

  • L’absence d’aménorrhée
  • La prise d’une contraception
  • Une faible augmentation du périmètre abdominal
  • Une prise de poids absente ou faible
  • La non perception ou la non identification des mouvements fœtaux
  • L’atténuation des symptômes habituels de la grossesse, comme les tensions dans les seins, la respiration courte, les fréquentes envies d’uriner ou les problèmes de dos.

La prise en charge du déni de grossesse

La femme faisant un déni de grossesse devrait bénéficier d’un accompagnement psychologique pour une compréhension psychopathologique du déni de grossesse.

Le personnel de santé devrait au préalable identifier les différents facteurs ayant favorisé ce déni de grossesse et mieux les résoudre.

Par la suite, il faudrait également suivre la femme psychologiquement afin de l’aider à tisser un lien affectif avec son bébé. En effet,en l’absence du temps de maturation psychologique de la grossesse, ce lien peut être difficile à mettre en place. 

Les conséquences du déni de grossesse

Le déni de grossesse peut  engendrer des conséquences tant sur la femme que sur le fœtus. 

Comme conséquences chez le fœtus, l’on peut avoir :

  • Une augmentation du risque de prématurité
  • Un plus faible poids de naissance (souvent inférieur à 2 kg 500)
  • Un retard de croissance intra-utérin
  • Un risque majoré d’hospitalisation en néonatalogie
  • Une augmentation du risque de mortalité fœtale, liée des fausses couches ou des décès in utero
  • Un recours plus important aux interruptions thérapeutiques de grossesse, en lien avec l’existence d’anomalies congénitales.

Ce déni de grossesse pourrait engendrer un accouchement inopiné qui n’est pas sans danger. Chez la maman qui met au monde son bébé, elle pourrait être victime d’hémorragie postnatal et pourrait même faire recours au suicide à cause d’un sentiment de culpabilité. 

Témoignage d’une femme ayant fait un déni de grossesse

Lors d’une consultation chez mon médecin généraliste, je lui ai fait part de douleurs d’estomac. J’avais 23 ans. Par précaution, elle m’a prescrit un bilan complet, avec détection des bêta-HCG. Pour moi ça ne me semblait pas nécessaire car j’étais réglée et sans aucun symptôme. Suite à cette prise de sang, mon médecin m’a contactée pour que je vienne au plus vite, car elle avait reçu mes résultats d’analyses et qu’il y avait quelque chose. Je me suis rendue à cette consultation, et c’est à ce moment-là qu’elle m’a annoncé ma grossesse… et que mon taux était assez élevé. Je devais téléphoner au service de maternité le plus proche de chez moi, qui m’attendait pour une échographie d’urgence. Cette annonce m’a fait l’effet d’une bombe dans la tête. Je ne réalisais pas ce qu’il m’arrivait, car avec mon mari nous n’avions pas le projet de fonder une famille de suite, car je n’avais pas d’emploi fixe. Arrivée à l’hôpital, j’ai été prise en charge tout de suite par le gynécologue pour cette échographie, en pensant toujours que ce n’était pas réel. Le moment où le médecin m’a montré l’image, j’ai réalisé que je n’étais pas en début de grossesse mais à un stade assez avancé. Le coup de massue a été le moment où il m’a annoncé que j’étais à 26 SA de grossesse ! Le monde s’est écroulé autour de moi : une grossesse se prépare en 9 mois, et non en 3 mois et demi !

 

Quatre jours après cette annonce, mon ventre est sorti, et bébé a pris toute la place dont il avait besoin. Les préparatifs ont dû se faire très rapidement, car comme pour les cas de déni de grossesse, j’ai due être suivie dans un CHU. Entre les hospitalisations, tout a dû se faire vite. Mon fils et né a 34 SA, donc un mois avent terme. Le moment de sa naissance a été le plus beau jour de ma vie, malgré toutes les angoisses qui me hantaient : si j’allais être une « vraie maman », etc. Les jours ont passé avec ce beau bébé à la maison… mais je n’arrivais pas à créer de lien avec mon fils. Malgré mon amour pour lui, j’avais cette toujours cette impression de distance, que je n’arrive toujours pas décrire aujourd’hui. Par contre mon mari, lui, a créé une relation fusionnelle avec son fils. La première fois que mon fils m’a appelée, il ne disait pas « maman » mais m’appelait par mon prénom : peut-être qu’il sentait que j’avais un mal-être en moi,. Et la première fois qu’il m’a appelée « maman », c’était le jour de ses 2 ans. Les années ont passé et maintenant, et les choses ont changé : j’ai réussi à créer cette relation avec mon fils, peut-être suite à la séparation d’avec son papa. Mais je sais aujourd’hui que je me suis angoissée pour rien et que mon fils m’aime. 

Emma

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